Une souris verte
qui courait dans l’herbe
je l’attrappe par la queue
je la montre à ces messieurs…

…Ces messieurs me disaient, de l’air entendu de ceux qui savent : « il faut nommer cette forme ! ».
Injonction d’abord paralysante, plus tard féconde…
Nommer devient dé-nommer, et je me prends au jeu des déclinaisons d’identité…
D’une forme primordiale au contour elliptique, d’autres formes complices se profilent ; et, de fil en aiguille, se rencontrent objets célestes en leurs pérégrinations et ronds dans l’eau, colimaçons et thalles de fougères, graines et cryptes…, comme autant de petits cailloux blancs !
Formes tantôt femelles et tantôt mâles, le plus souvent hybrides (on connait l’histoire du gant retourné…), qui (m’)enveloppent ou se déroulent (en moi), (me) protègent ou trop (m’)enserrent… Recherches en forme de jeu de piste où le sujet se laisse parfois entrevoir, et qui m’amènent à semer dans des nids, tracer des cercles concentriques, épingler des pétales comme des paupières, ou encore cerner de rouge les coquillages…
Et peut-être qu’au travers de ces diverses appropriations s’affirme, par-delà le pessimisme devant la précarité des choses, la perception d’une nature protéiforme témoignant, dans son perpétuel renouvellement, d’une vitalité incoercible.